cinéma : La Légende de Beowulf
Les images de synthèse possèdent néanmoins un avantage. Robert Zemeckis demeure un prodige de la mise en scène, et la 3D lui permet de laisser libre court à sa fertile imagination sans limites de faisabilité. Ainsi, les mouvements de caméra sont illimités et défient les lois de la physique. On assiste à des plans séquences hallucinants et à des travellings démesurés. Quand aux scènes de bravoures, elles gagnent en intensité et en virtuosité. Le tout, accompagné par une bande originale percutante d'Alan Silvestri. Du côté du scénario, ça tourne un peu en rond. La dimension épique du mythe est un peu sous-exploitée, la faute à l’action du film qui ne se déroule que dans deux endroits mémorables, et les thèmes abordés sont éculés et ne révolutionnent pas le genre. Au final, Beowulf est un honnête divertissement qui profite de toutes les occasions pour en mettre plein la vue, mais qui sonne un peu creux pour être qualifié de " Legénde ".
Après le Pôle Express et Monster House, Robert Zemeckis revient jouer avec la technologie de la motion capture avec La Légende de Beowulf. Cette trouvaille permet au réalisateur de modéliser ses acteurs en images de synthèses et de modifier ainsi leurs apparences, tout en gardant soi-disant intact le jeu de ces derniers. Personnellement, je suis assez réticent à cette technologie du photoréalisme, à quoi bon vouloir recréer à l’identique un comédien en numérique si on pouvait les avoir en vrai ? C’est pourquoi des films comme Le Pôle Express ou Final Fantasy m’ont toujours déçus, comparés aux productions plus cartoon assumé de chez Pixar ou Blue Sky. Beowulf ne déroge pas à cette règle, les héros de cette adaptation d’un poème nordique paraissent paradoxalement moins naturels que si on les avait animé plus traditionnellement. Les personnages ont l’air de pantins articulé que l’on déplace dans les décors, quant aux expressions du visage, elles sont digne d’être sponsorisées par les injections au Botox. Ainsi, on reste un peu frustré et un brin sceptique devant une Angelina Jolie pixellisée, un Anthony Hopkins excentrique et un John Malkovich empâté dans la 3D.