cinéma : Into the Wild
Rebelle mais aussi écolo dans l’âme, Sean Penn retourne derrière la caméra et déclare son amour à la nature avec cette biopic (bio et épique) de Christopher Candless. Ce dernier était un jeune américain fraîchement diplômé qui décide de tourner le dos à la société et part se retrouver seul en pleine nature, le tout après avoir changé de nom. Il devient ainsi Alexander Supertramp :D. Porté par l’interprétation sobre et illuminée du jeune Emile Hirsch, la première révélation de l’année, le film offre des paysages grandioses que n’aurait pas renié Nicolas Hulot. Après un démarrage un peu longuet, Sean Penn choisit une construction faite d’allers et retour en ellipse qui souligne le travail physique du jeune comédien (il maigrit à vue d’œil). Tout au long de son périple, le héros rencontre une galerie de seconds rôles attachants et émouvants, à l’image de Wayne l’agriculteur joué par Vince Vaughn ou ce couple hippie qui projette en Alex l’image d’un fils perdu. On se laisse porter par le courant léger et enivrant du long-métrage, bercé par des images à couper le souffle au son d'une bande originale excellente, et rythmé par des scènes de survie marquantes. A l’image du dépeçage d’un élan qui vire à la tragédie. La caméra du cinéaste embellit la faune et la flore qui traverse son objectif. La fin, mêlant joie et mélancolie, nous laisse pantois et nous donne envie aussi de tout plaquer pour se rapprocher au plus près des vraies merveilles de ce monde. Rien que pour ça, le voyage en salle vaut le détour.