musicals : WICKED
Enfin ! Après des mois et des mois à écouter les chansons en boucle sur Itunes, j’ai enfin pu assisté à une représentation de WICKED, à Londres lundi dernier. Le spectacle relate l’histoire cachée d’Elphaba et Galinda, les deux sorcières du Magicien d’Oz. On apprend que les deux femmes étaient autrefois amies, ainsi que le passé des personnages que l’on connaît du célèbre film musical. Déjà mis en appétit par la performance de Kerry Ellis la veille à Leicester Square, à l’occasion du West End Live, A Londres depuis octobre dernier, le show remporte un succès colossal et c’est amplement mérité. Wicked est un véritable blockbuster made in Broadway. La richesse des décors est impressionnante et la façon dont ceux-ci changent est époustouflante de fluidité et habile dans les transitions. L’éclairage est magnifique, que ce soit l’extravagance verdâtre de la Cité d’Emeraude ou encore l’inquiétante furie d’Elphaba dans " No Good Deed ", sans oublier l’envol de cette dernière dans " Defying Gravity ".
Du côté du casting, Kerry Ellis qui a repris le rôle-titre, après Idina Menzel, n’a pas à rougir de la comparaison. Elle s’est approprié le rôle avec brio et lui a insufflé sa touche personnelle avec un jeu naturel, sans oublier une performance vocale démentielle. Je lui tire mon grand chapeau, d’autant plus que je suis un fanatique d’Idina Menzel. A ses côtés, Helen Dallimore est beaucoup moins convaincante. Avec une voix nasillarde trop forcé pour paraître naturelle et un jeu poussif, elle n’arrive pas à la cheville de Kristin Chenoweth qui avait forgé le rôle à Broadway. Quant à Fiyero, on a eu droit à la doublure d’Adam Garcia, Olivier Tompsett, qui s’est pas mal démerdé. Les chansons, que je connaissais depuis des lustres, prennent une toute autre dimension sur scène. Fruit de l’excellent travail de Stephen Schwartz (qui a à son actif les jolies mélodies de Pocahontas et du Prince d’Egypte), elles prennent toute leur ampleur grâce à l’excellente prestation des comédiens et par le fait qu’elles sont jouée en live par un orchestre située sous la scène.
La production jongle habilement entre noirceur et comédie, émotions et spectaculaire pour livrer un bijou scénique. On s’amuse à détecter les clins d’œil au film culte avec Judy Garland (la genèse de l'épouvantail, du lion peureux ou encore du robot..). Le spectacle intègre d’ailleurs habilement ce classique d’Hollywood à sa trame, on y découvre donc l’histoire d’Elphaba avant, pendant et après le film. Bref, la culture musical anglo-saxone prouve encore sa supériorité dans ce domaine et nous en met plein la vue. En France, le public semble se complaire dans des productions bas de gamme comme Le Roi Soleil, mais le succès de Cabaret et l’arrivée à la rentrée du Roi Lion sont une lueur d’espoir extraordinaire. Tout ça pour dire que si vous hésitiez encore à traverser la Manche pour admirer Wicked, foncez !