avant-première: Pirates des Caraibes - Jusqu'au Bout du Monde
Après la déception Spider-Man 3, l’été des blockbusters continue avec le retour du Capitaine Jack Sparrow qui nous entraîne " Jusqu’Au Bout Du Monde ". Attendu depuis la fin du deuxième épisode qui laissait en suspens beaucoup d’intrigues, cet ultime volet de la trilogie tient ses promesses. Gore Verbinsky achève sa saga avec une apothéose épique, qui réservera de très bons moments de cinéma aux spectateurs. On retrouve avec un immense plaisir les personnages, qui ont tous acquis en maturité et noirceur. Elizabeth Swan en est le meilleur exemple, son évolution depuis le premier film est très intéressant, de la belle qu’on kidnappe elle es devenue une femme forte et dirigeante. Quant à Will Turner, il gagne en crédibilité avec un objectif défini (sauver son père). Geoffrey Rush qui fait son grand retour dans le rôle du capitaine Barbossa est l’une des pièces maîtresses du film. Son interprétation est d’une douce folie irrésistible. Quant à Johnny Depp, il ne se lasse pas de cabotiner, amenant Sparrow à un nouveau degré de folie, particulièrement dans les moments très surréalistes du purgatoire. Ceux que la scène de l’île aux cannibales a gênée dans " Le Secret du Coffre Maudit ", seront sans doute aussi perturbés cette partie du film. Johnny Depp s’y lâche en s’inspirant des comédiens du muet dans des actes démentiels. D’autres hommages ponctuent le film, comme un clin d’œil énorme aux classiques du western, avec musique rappelant Morricione et plans typiques à la clé. Le nouvel arrivant, Chow Yun Fat, impose sa classe qui force le respect, dans le rôle hélas un peu court, du Seigneur Pirate de Singapour. On retrouve bien sur les grandes figures de la saga comme Davy Jones, Lord Beckett ou James Norrington devenu Amiral, mais on retrouve aussi des figures familières du premier opus comme le bras droit de Norrington maintenant sous les ordres de Beckett. Cette continuité renforce la crédibilité de la saga. Et on oublie pas bien sur l’apparition de Keith Richard, absolument génial en Capitaine Teague, père de Jack Sparrow.
Les enjeux et les intrigues, commencés dans " La Malédiction du Black Pearl ", trouvent dans le film leur point d’orgue. La piraterie est menacée par l’avide Compagnie des Indes, et les flibustiers doivent s’unir pour survire…ou pour sauver leurs intérêts personnels. La trahison étant le thème principal du film, le scénario accumule les retournements de situations pour rester dans la tradition pirate, où l’on ne peut décidément faire confiance à personne. Chaque personnage réserve son lot de surprise. Coté scènes de bravoure, on en a pour notre argent. Entre la scène d’ouverture à Singapour qui finit de manière explosive, à l’apothéose finale du combat nautique en plein tourbillon, le film prend le temps d’en mettre plein la vue. On est pas frustré de pas en avoir vu assez, comme pour Spider-Man 3 par exemple, où les scènes d’action s’achevaient au moment où ça allait décoller. A l’image du climax du film, où s’enchaîne un duel au sommet entres les deux figures les plus charismatiques de la saga, Sparrow contre Davy Jones, toujours magnifiquement interprété, par le flegmatique Bill Nighy et les effets ahurissants d’ILM ; une bataille sur les ponts des navires dantesque, un Barbossa en action très classe, et une chorégraphie de couple de la part de Will & Elizabeth. Le tout est porté par la musique toujours efficace de Hans Zimmer, insufflant un souffle épique à l’action. Le film verse parfois dans le " too much ", notamment dans l’incarnation titanesque de Calypso, mais c’est vite rattrapé par la suite. A la fin, les personnages trouvent tous une conclusion à leur histoire. Sans vous dévoiler l’intrigue, les destins de Will et Elizabeth sont scellés (restez jusqu’ à la fin du générique), pareil pour Davy Jones et Tia Dalma dont on nous fournit les réponses à nos interrogations, quant aux autres personnages, ce serait vous gâcher la surprise si je vous en disais un peu plus. Reste le Capitaine Jack Sparrow, qui semble être paré pour de nouvelles aventures comme le montre les derniers plans du film. Si le film effectue un aussi bon score que le précédent, il est fort à parier qu’il reprendra du service dans un futur pas si éloigné, mais sûrement sans Will et Elizabeth. En bref, si vous cherchez le film qui vous donnera un maximum d’émotions fortes, du grand spectacle, des grands moments de comédie et des scènes qui vous en mettent plein la vue, Pirates des Caraïbes – Jusqu’au Bout du Monde est le film idéal. Du divertissement à grande échelle, qui rappelle l’âge d’or des péplums hollywoodiens aux têtes d’affiche glamours, comme savent le faire les américaines. Ne boudons pas notre plaisir !
Update: c'était ma première impression après la première, maintenant j'ai quelques petits défauts après une 2ème vision:
- Sao Feng sous exploité mais je l'ai déjà dit
- Frustrant de pas voir les Pirates Lords en action lors du final, alors qu'ils sont en liesse à la fin.
- La transformation Rayharryhausenienne de Calypso un chouilla déplacée.
Sinon je suis toujours aussi fan de la partie totalement barré à la Terru Gylliam (Las Vegas Parano avec Depp déjà!) du purgatoire avec Johnny Depp qui s'éclate en mêlant toutes ses influences (Chaplin, Keaton, les cartoons de Chuck Jones...) Délicieux. Sans oublier le duo comique que forme Depp et Barbossa, digne de Daffy Duck et Bugs Bunny!
Des scènes d'action (Singapoure très classe et le final superbe!). Je laisse le 9 car c'est amplement mérité vu la concurrence décevante (qui a dit Spider-Man ?)